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l'histoire de l'athlétisme

Les murs des Grottes de Lascaux sont recouverts de croquis montrant les hommes préhistoriques dans des scènes de chasse où ils devaient sûrement faire l’étalage d’étonnantes capacités physiques d’endurance, de vitesse, de force ou de détente. Or, ce sont précisément les qualités qui sont à la base de l’athlétisme. De quoi faire de ce sport le plus vieux du monde ? Peut-être... 
 
Si l’on a retrouvé des traces de pratiques similaires un peu partout dans le monde, c’est pourtant dans la Grèce antique que l’athlétisme va s’élever au rang d’institution. En effet "athlétisme" vient du grec "athlos" qui signifie "combat". L'Iliade décrit les courses et les concours de saut organisés lors des funérailles de Patrocle. À cette époque, le sport faisait véritablement partie de l’éducation et servait à distinguer les Hellènes des peuples barbares qui ne s’exerçaient pas de manière méthodique et raisonnée. La formation de coureurs à pied servait d’ailleurs à la hiérarchisation administrative et militaire. Pour être engagés dans l’armée, les soldats devaient être capables de couvrir, sans difficulté, cent kilomètres par jour ! Le sport prit ensuite le pas sur l’art de la guerre et le développement des Jeux olympiques, dont on a conservé des traces précises à partir de 776 avant Jésus-Christ, témoigne précisément de cet attachement à la beauté de l’effort. Des courses étaient organisées sur des distances relativement courtes formulées en « stades ». Un « stade » équivalait à six cents pieds d’Hercule, soit 192,27 m à Olympie et 177,92 m à Delphes. La course double ou diaule s’effectuait par allersretours. Ensuite d’autres épreuves vinrent se greffer dans le programme comme le dolique, équivalant à vingt-quatre stades ou l’hopitodromie, une course en armes qui n’atteindra pourtant jamais la popularité des épreuves de sprint. Les concours de lancers (disque et javelot) étaient également fort prisés des spectateurs et prêtaient à des exploits dont il reste malheureusement peu de traces étant donné le caractère fluctuant des paramètres de mesure et le sens de l’exagération de chroniqueurs sportifs de l’époque. Ainsi on ignore toujours comment interpréter les résultats du saut en longueur. Additionnait-on les résultats de plusieurs sauts successifs ? Utilisait-on une technique de multibonds ? Et comment les Grecs utilisaient-ils ces curieux petits fers à repasser qu’ils tenaient dans chaque main ainsi qu’on peut le voir très distinctement sur les vases peints ? Si la plupart des gestes de l’athlétisme remontent à la plus haute Antiquité, d’autres connaissent une origine différente comme le saut en hauteur, ignoré des Grecs, mais que l’on pratiquait en Irlande lors des Tailtean Games dont les plus anciennes traces remontent au VIIe siècle avant Jésus-Christ. Là encore, l’origine est militaire. Pour être admis dans l’armée, un guerrier devait être capable de bondir audessus d’un homme debout. 
 
Une épreuve de lancer baptisée roth cleas serait également à l’origine de l’actuel concours du marteau. L’épreuve aurait été créée en l’honneur d’un guerrier qui, doté d’une force surhumaine, se serait saisi à deux mains de l’essieu d’un char détruit, auquel étaient encore attachées deux roues et l’aurait fait tournoyer dans les airs avant de le projeter au loin. 
 
Par quel biais mystérieux, ces disciplines sont-elles arrivées en Angleterre ? Beaucoup de zones d’ombres planent sur l’origine de nos passions. Toujours est-il que les Anglais ont réussi là où les Gaéliques et les Grecs avaient échoué, à savoir codifier sa pratique et lui permettre de prendre pied dans le monde moderne. Les Anglais étaient à ce point enthousiasmés par ce sport qu’aucun roi ne s’est montré assez fou pour soutenir l’église anglicane dans sa volonté de prohiber des passions sportives qui, d’après les évêques, faisaient un peu trop d’ombre au culte religieux. La noblesse et la bourgeoisie anglaises se passionnaient au contraire pour ces joutes athlétiques. Certains s’adonnaient personnellement à la culture physique. D’autres trouvaient plus drôle et surtout moins fatigant de faire courir les autres, en l’occurrence les footmen que les grandes familles entretenaient comme messagers. Pris par le jeu, les maîtres se constituèrent ainsi de véritables petites écuries de laquais-coureurs, les ancêtres des sportifs professionnels d’aujourd’hui et pariaient de grosses sommes d’argent sur les chances de leurs poulains. Cette façon de pratiquer le sport par personnes interposées heurta la conscience de pédagogues anglais. Parmi eux, Thomas Arnold qui insista auprès des autorités de l’enseignement sur l’absolue nécessité d’organiser régulièrement des compétitions scolaires pour promouvoir la pratique du sport pour tous. Il voulait faire de l’effort physique un élément fondateur de la personnalité du jeune Anglais. Intégré aux études, l’exercice physique devait devenir l’une des caractéristiques fondamentales de l’éducation. Or l’Angleterre a joué un rôle très important dans l’histoire du XIXe siècle. Les héritiers de ce système ont ainsi permis son émancipation d’abord au sein de l’Empire, et puis partout dans le monde. 
 
Certaines dates marquent l’histoire de l’athlétisme, comme le 4 décembre 1860 lorsque eut lieu le premier meeting d’athlétisme à l’université d’Oxford. Les rencontres se multiplièrent ensuite et aboutirent à la création de clubs comme le London Athletic Club, puis à la fondation de nouvelles fédérations telles que l’Amateur Athletic Club qui donnera finalement naissance à l’Amateur Athletic Association en 1880. Cette nouvelle institution choisit alors de se couper complètement du monde professionnel qui s’était peu à peu développé autour des foires et des défis divers. On courait alors sur des distances folles. On organisait même des épreuves sur six jours qui mettaient à mal la patience du public et la santé des participants. Prisonnier de la démesure, l’athlétisme professionnel tomba alors en désuétude, tandis qu’un pendant amateur se développait à l’intérieur des collèges. Via le réseau scolaire, le sport gagna ensuite le continent. Ainsi, ce sont les familles anglaises qui demeuraient à Anvers et dont les enfants étudiaient au Collège de Melle, près de Gand, qui implantèrent l’athlétisme en Belgique au cours des années 1880. Notez bien que les débuts furent loin d’être flamboyants. Les premières compétitions se disputaient dans des terrains vagues ou sur des plaines de manœuvres militaires. L’imprécision des règlements prêtait à d’interminables discussions. Le nombre de disciplines proposées était aussi très limité, les courses constituant l’essentiel du programme. En général, on demandait aux participants, aux épreuves de vitesse, de couvrir une ou deux longueurs de terrain : tandis que les spécialistes de l’endurance devaient en faire le tour une dizaine de fois. Une seule épreuve de lancer était au programme : le poids qui pesait aux alentours des cinq kilos. Quant au saut en longueur, une simple ligne de chaux était tracée sur le sol. Difficile dans ces conditions de savoir si un saut avait été « mordu » ou non. 
 
Toujours est-il qu’en 1888, la vogue pour l’athlétisme gagna Bruxelles avec la création de deux nouveaux clubs, l’Athletic et le Running. Faute de mieux, les athlètes de ces deux cercles s’entraînaient sur une piste normalement réservée aux cavaliers du bois de la Cambre. Poussant très loin l’analogie équestre, on leur faisait porter un costume de jockey et certains se fustigeaient même les mollets avec une cravache ! Il fallut attendre 1889 et la fusion des deux clubs bruxellois pour obtenir l’autorisation d’utiliser les installations du Vélodrome de la Cambre où furent d’ailleurs organisés, cette même année, les premiers championnats nationaux qui comportèrent seulement deux épreuves : le 100 mètres et le mile anglais. Ce n’est qu’en 1891 que furent ajoutés le 400 mètres plat et le 110 mètres haies. Durant ces premières années, l’athlétisme éprouva donc les pires difficultés à faire reconnaître ses qualités. 
 
Les Jeux olympiques de 1896 se déroulèrent sur une période de 10 jours. 311 athlètes (dont 250 Grecs) de 13 pays y participèrent. Les épreuves d’athlétisme étaient les suivantes : 100 m, 1500 m, 110 m haies, marathon, saut en longueur, triple saut, saut à la perche, lancer du disque, lancer du poids et saut en hauteur. 
 
Le sport ne connut véritablement son essor qu’en 1912 lorsqu’il quitta l’Union belge des Sociétés de Sports athlétiques qu’il composait avec les sociétés de football et de vélocipédie, pour former une Ligue belge d’Athlétisme enfin autonome. Édouard Hermès, son président, multiplia alors les rencontres entre athlètes belges et stars étrangères, ce qui eut pour double effet d’améliorer le niveau national et d’entretenir l’engouement populaire entre les éditions des Jeux. Car l’histoire de l’athlétisme est indéfectiblement liée à celle des Jeux olympiques. Aujourd’hui encore, ceux-ci constituent sa meilleure vitrine. Les championnats d’Europe, qui existent pourtant depuis 1934, n’ont jamais atteint une telle popularité et il fallut attendre 1983 pour voir organiser des championnats du monde, tous les deux ans, qui pourraient rivaliser avec les Jeux au point de vue de l’impact médiatique et des performances, mais pas au plan symbolique. Enfin, plusieurs meetings sont encore organisés tout au long de la saison, ce qui permet d’entretenir la flamme. Bref, l’athlétisme paraît bien paré pour poursuivre son long règne à travers les époques.  
 
Le 17 juillet 1912, deux jours après la dernière épreuve d’athlétisme des Jeux Olympiques, un congrès s’est tenu à Stockholm dans le but de créer une Fédération Internationale d’Athlétisme Amateur (IAAF). Les 17 pays suivants étaient représentés à cette rencontre historique : l’Angleterre, l’Égypte, l’Australie, l’Autriche, la Belgique, la France, l’Allemagne, le Danemark, la Grèce, les Etats-Unis d’Amérique, le Canada, la Norvège, la Hongrie, la Russie, la Suède, la Finlande et le Chili. Il était alors impératif d’établir une autorité administrative internationale en athlétisme, responsable de l’organisation des jeux internationaux et des Jeux Olympiques. Il était, par ailleurs, déjà nécessaire d’instaurer un code et des règlements mondiaux, une définition commune de l’amateurisme, internationalement admise et une liste des records olympiques et mondiaux. 
 
En dépit de son caractère expérimental, cette réunion de Stockholm figure dans les archives de l’IAAF comme le premier congrès. L’année suivante à Berlin, en 1913, le congrès approuva les premiers statuts et 34 pays constituèrent la première liste de membres. 
 
Les Suédois J. Sigfrid Edstrom et Kristian Hellstrom furent élus respectivement président et secrétaire honoraire. Les premiers articles techniques concernant les jeux internationaux furent présentés en 1914 au 3e Congrès de Lyon (France) par le nouveau secrétaire honoraire Hilding Kjellman (Suède). L’ensemble des membres était dès lors incité à adopter des articles similaires pour les rencontres ayant lieu sur leur territoire. 
 
En 1924, aux Jeux Olympiques d’Amsterdam, l’IAAF inclut au programme cinq premières épreuves femmes : 100 m, 800 m, 4 x 100 m, saut en hauteur et lancer du disque. 
 
Depuis 1999, la Fédération Internationale, composée de 210 membres, a son siège à Monaco. Le président actuel est Lamine Diack (Sénégal) et le secrétaire général, Istvan Gyulai (Hongrie). A la 43ème Conférence qui s’est tenue à Edmonton (Canada) en 2001, l’IAAF a été rebaptisée Association Internationale des Fédérations d’Athlétisme.  
 
L’accession à la présidence de Primo Nebiolo, en 1981, a marqué une étape pour la Fédération internationale. Le président actuel est et le Secrétaire général, Istvan Gyulai (Hongrie). 
 
 
L’Association Hellénique d’Athlétisme Amateur (SEGAS) a toujours joué un rôle crucial pour l’athlétisme à la fois en Grèce et au niveau international. La SEGAS fondée le 12 janvier 1897, est la première fédération sportive en Grèce. Elle développa et organisa le sport grec, et depuis sa fondation, durant de nombreuses décennies, favorisa l’évolution de l’ensemble des sports jusqu’à ce qu’ils développent par la suite leur fédération nationale respective. Les activités de la SEGAS en ont fait l’organisme le mieux placé pour mettre en place le cadre structurel et de compétition nécessaire à l’athlétisme grec pour se développer et organiser des compétitions internationales opposant des équipes nationales, la première d’entre elles étant les Jeux des Balkans en 1928.  
 
En 1934, elle a institué les Jeux Méditerranéens qui n’ont cependant pas eu lieu. Elle a reçu en 1935 la Coupe Olympique du Comité International Olympique (CIO) pour les services rendus au sport, la diffusion de l’idéal olympique, l’organisation d’événements internationaux et l’instauration des Jeux des Balkans et Méditerranéens. La SEGAS est membre fondateur de la Fédération Internationale d’Athlétisme Amateur (IAAF). 
 
(extrait de "L'athlétisme" voix du sport Ed. Luc Pire) 

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Modifié en dernier lieu le 19.07.2003
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